La façade extérieure en forme de spirale pivotante de 120 degrés donne à la tour sa forme curviligne et lui permet de réduire sa prise au vent de 24%. Le bâtiment sera équipé des ascenseurs les plus rapides au monde dont les cabines double hauteur, conçues par Mitsubishi, expédieront les occupants et visiteurs à une vitesse de 65 km/h. Éclairage naturel, récupération d’eau de pluie, énergie éolienne… La durabilité est au cœur de la conception. (© Gensler 2013)

Le plus haut gratte-ciel de Chine ?

dans Immobilier , à 21 août 2019 Étiquettes :

SHANGHAI, 5 AOÛT 2013, La dernière poutre a été posée au sommet de la Tour de Shanghai, a annoncé samedi 3 août le cabinet de design et d’architecture Gensler. Le gratte-ciel culmine à 632 mètres, soit plus du double que la plus haute tour d’Europe de l’ouest, The Shard  à Londres. L’ouvrage, financé à 51%  par le gouvernement municipal et situé dans le centre d’affaires de Lujiazui, premier quartier de gratte-ciel de Chine, forme désormais un trio avec la Tour Jin Mao adjacente et le Shanghai World Financial Center. Le building abritera 220000 mètres carrés de bureaux, des boutiques, un hôtel de luxe, un musée et d’autres espaces culturels ou de réception. Quand elle sera inaugurée par son promoteur, Shanghai Tower Construction & Development Co. Ltd., en 2014 ou 2015, la tour de 121 étages aura mobilisé un investissement de 1,68 milliard de dollars et sera la plus haute de Chine. Ou peut-être pas.

Au mois de juillet, le groupe Broad, qui a fait fortune dans la fabrication de climatiseurs non électriques et les systèmes de refroidissement industriels, a fait parler de lui dans le monde entier après avoir confirmé le lancement de son projet de construction à Changsha, capitale de la province de Hunan, d’une tour de 220 étages haute de 838 mètres. Elle dépasse de dix mètres le Burj Khalifa à Dubaï qui détient actuellement le record mondial d’altitude. Durée annoncée du chantier : sept mois ! Le secret : l’assemblage de modules préfabriqués selon une organisation quasi militaire qui n’est pas sans déplaire à son président, le milliardaire Zhang Yue, 53 ans, féru d’économie d’énergie, d’écologie, mais aussi et surtout de culture d’entreprise. Ses employés sont ainsi soumis à 110 règles bien précises, presque paternelles, de vie et de travail, leur rappelant qu’il faut se laver les dents deux fois par jour, aimer ses clients ou encore penser chaque instant à se perfectionner, rapportait ainsi l’an dernier l’agence Bloomberg qui expliquait aussi : « Parmi les premiers hommes d’affaires chinois à avoir acheté un jet privé, M. Zhang a cessé un jour de l’utiliser quand il a pris conscience de l’empreinte carbone de ce mode de transport ».

Début août, ce patron atypique, qui prône l’honnêteté et l’intégrité dans le travail, a étudié les grands esprits depuis Aristote et Platon à Robespierre et Abraham Lincoln, en passant bien sûr par Confucius mais aussi Coco Chanel (!), qui s’est fait construire une pyramide pour faire joli et un petit château de Versailles pour former ses troupes, a démenti les rumeurs selon lesquelles son groupe n’avait pas les moyens financiers de se lancer dans une telle opération, au coût estimé à 1,47 milliard de dollars, ou qu’il n’avait pas toutes les autorisations nécessaires.

Son rêve de ville-ciel, baptisé Sky City, pourra accueillir jusqu’à 30000 habitants, à l’abri, selon lui, de tout risque sismique, mais aussi des pertes de temps liées aux incidences transports. Une solution à la productivité, la surpopulation et à la raréfaction des terres ? « Il faut transformer les modes de vie. Si la Chine continue sur ce rythme, tous les hectares de ce pays ressembleront à des parkings quand tout le monde aura sa voiture » dit-il. Et si son gratte-ciel communiste, peut-être un jour le plus haut du monde, « en cassant outrageusement toutes les règles établies », se payait le luxe de donner une leçon ?