Le jeune styliste français âgé de 28 ans est désormais associé au leader mondial du luxe, LVMH. On le voit ici en pleine préparation de son défilé Automne-Hiver 2013-2014.
Le fabuleux destin de Maxime Simoëns
PARIS, 25 FÉVRIER 2013, Sorti à l’âge de 22 ans, en 2006, major de sa promotion à l’école de la Chambre syndicale de la couture parisienne, passé ensuite par les ateliers de Elie Saab, Christian Dior, Jean-Paul Gaultier et Balenciaga, avant de diriger la création pendant quatre mois chez Leonard et de lancer finalement sa propre griffe en 2008, financée par un père industriel, Maxime Simoëns, aujourd’hui âgé de 28 ans, a confirmé jeudi 21 février que le groupe LVMH « fournit désormais un soutien financier et un conseil en stratégie avec l’aide du PDG de Dior, Monsieur Sidney Toledano ».
Le groupe de Bernard Arnault a indiqué de son côté « avoir pris une participation afin d’accompagner le développement de ce jeune et talentueux créateur français ». Ce soutien va permettre de développer sa « vision créative à l’international » précise le styliste, déjà connu en Chine, qui confirme également la date de son premier défilé en prêt à porter : le 3 mars prochain.
Quelle femme habille-t-il ? « Indépendante, moderne, avec du tempérament et de l’humour, mais qui n’oublie pas sa féminité. Le vêtement doit lui apporter une assurance sans jamais la contraindre. J’aime la géométrie et le contraste ; celui du noir et du blanc, tel le code barre, logo de ma marque » répond-il. Mélanie Laurent, Audrey Tautou, portent ses créations, ainsi que Dita Von Teese, Beth Ditto, Blake Lively ou encore Beyoncé Knowles sur la pochette de son album intitulé « 4 ». Presque une consécration en forme de clin d’œil pour celui qui a eu la révélation de sa vocation en assistant à un show de Madonna habillée en Gaultier.
Le jeune surdoué a intégré officiellement le calendrier de la Couture et défilé en janvier 2011. « Pour la première fois, un créateur devenait membre de la Fédération sans avoir défilé au préalable » rappelle-t-il dans son communiqué soulignant « l’enthousiasme de la presse » à son égard.
L’agence d’information Reuters présentait alors le Lillois comme un « jeune créateur réaliste et bouillonnant (…) adepte de lignes minimalistes et architecturées », défenseur d’une « nouvelle couture qu’il définit comme un prêt-à-porter ultra-luxe ». « Grandir, grandir, grandir, est aujourd’hui son objectif. Il a récemment habillé les actrices de la série américaine à succès Gossip Girl, ce qui a beaucoup contribué à sa réputation de jeune prodige » indiquait aussi Reuters.
Un an plus tard, la même agence, présente au défilé haute couture Chanel, n’hésitait pas à interpeller Karl Lagerfeld à propos de la compétition imposée par cette vague de nouveaux talents, « notamment Maxime Simoëns que l’on compare à Yves Saint Laurent ». Réponse du maître : « Chaque année il y a des nouveaux talents. La vérité c’est qu’aujourd’hui vous avez besoin du soutien d’une grande maison ».
Deux mois plus tard, cette « grande maison » est donc le leader mondial du luxe dont les ventes ont dépassé les 28 milliards d’euros en 2012 et que l’on dit intéressée par le rachat de Tiffany ou Burberry. Si le montant et le niveau de la prise de participation minoritaire n’ont pas été précisés, l’opération signifie cependant que le jeune premier, très inspiré par le septième art, va maintenant avoir les moyens de jouer les premiers rôles et de produire des « collections narratives » d’une autre dimension. Elle fait suite aussi à celle menée au mois de janvier par un autre groupe du secteur du luxe français, PPR, qui a pris 51% de la marque « Christopher Kane » du designer écossais éponyme en vue de développer ses activités au niveau mondial. Ce ne sont sans doute pas les derniers raids lancés sur ces notoriétés précoces de la profession, sources de nouveaux relais de croissance.
Du statut, vanté par les journalistes spécialisés, d’« artiste de haut vol » ou de « jeune homme pressé », Maxime Simoëns accède donc à celui de valeur financière star. Maintes fois interrogé au sujet de son ascension, l’intéressé a déjà confié qu’il se « sent bien dans la peau d’un créateur en vue, même si la pression augmente ».
Nul doute que celui qui déteste le mot « mode » et considère son activité comme relevant de « la sociologie pure », ressentira cependant quelques picotements le 3 mars prochain avant de défiler devant le gotha. LVMH vient de lui offrir un César, il lui faut maintenant décrocher un Oscar.